1869. A. de Comet, qui avait des ascendants loubEsiens et des ancêtres bordelais plus anciens, a consacrE à Saint-Loubès une monographie exceptionnelle : convaincu, et à juste titre, que l’histoire, surtout quand elle est locale, ” ne se rEsume pas dans l’avènement des dynasties et la chute des trônes, dans les victoires et les dEfaites qui grandissent et abaissent les nations “, mais qu’elle se trouve surtout liEe à tout ce qui constitue la vie du terroir depuis ses origines (topographie de la commune de Saint-Loubès, vestiges gallo-romains trouvEs sur le territoire du bourg du Truch d’o๠est sans doute issue notre citE, Evocation de l’ancienne Eglise et du prieurE EdifiE en 1245 par Bertrand de Saint-Loubès…), il a effectuE toutes les recherches qu’il estimait nEcessaires et ” livre au public une œuvre de patience, sans soucis de la critique comme de l’Eloge “. DEdiE à la SociEtE des archives historiques du dEpartement de la Gironde et plus encyclopEdique que narratif, son ouvrage rEpond, par avance à toutes les questions que les LoubEsiens, amoureux de leur passE, peuvent se poser. Les vignobles ? Leur prEsence dans la rEgion est très ancienne et leur pErennitE a EtE assurEe malgrE une surveillance très rigoureuse des autoritEs : longtemps on n’en a permis la plantation qu’à la condition expresse d’en arracher une quantitE Egale ; dès 1560, Charles IX prescrivait de supprimer les vignes, un arrêt du Conseil d’Etat du 5 juin 1731 interdisait toute nouvelle plantation de vigne et l’auteur se souvient personnellement d’une motion du conseil gEnEral (1811) à ce sujet qui avait ” impressionnE vivement tous les propriEtaires de vignes ” (mauvaise rEcolte de cErEales et guerres napolEoniennes). La destruction de la vieille Eglise ? Il revient longuement sur ce sujet douloureux (” En 1853, on parla d’abord vaguement de la nEcessitE d’agrandir et de restaurer la vieille Eglise. “) et pour ce qui est de la vie religieuse dans la paroisse, il la dEcrit dans tous ses aspects, Evoquant le cimetière et la fabrique, les curEs, vicaires et desservants de 1238 à 1867, les revenus de la cure de Saint-Loubès, les dà®mes du prieurE, la nouvelle Eglise et le baptistaire. Il est tout aussi prEcis et prolixe à propos des communaux – de l’usage (pacage des bestiaux) et de la rEpartition des terres, le droit de tiers Etant rEservE au roi et aux seigneurs – ainsi qu’au sujet des statuts des palus (terres alluvionnaires et marais dessEchEs) et du fonctionnement du Syndicat, chargE de l’exEcution des dEcisions prises dans les assemblEes de propriEtaires. Il Etablit aussi des tableaux comparatifs sur l’Etat des propriEtEs dans les palus de Saint-Loubès au XVIIIe et au XIXe siècle, il Etudie la transformation des cultures, dEcrit les chemins et les fossEs, fait l’historique du droit de vaine pâture et brosse un tableau très vivant de l’Epoque de l’Ancien REgime dans la rEgion, avec le domaine du roi, les maisons nobles (de Labatut, Reignac, Lamothe Saint-Loubès…), l’administration de la paroisse, à laquelle succèdent celle des officiers municipaux, des maires et des adjoints. A quoi il faut ajouter les chapitres consacrEs à l’instruction primaire (la France ne date pas de 1789), aux institutions de charitE, à la population, aux cours d’eau et aux moulins, à l’impôt, aux anciennes et nouvelles cultures, aux voitures publiques et aux chemins vicinaux, à l’Etat du bEtail…© Micberth