1892. Au XIe siècle, Convoà¯en et ses compagnons sont en quête d’un coin de terre digne d’accueillir leur Père à tous. Du sommet de Beaumont, ils aperçoivent une lueur cEleste fondre sur un point de la forêt. De ce signe divin naà®tra l’abbaye de Saint-Sauveur et la ville toute entière. Redon, privilEgiEe par le sort, est le lieu des plus fervents pèlerinages. ProtEgEe par la couronne, elle est exemptEe d’impôts envers le fisc. On peut bien dire que là furent les plus brillantes et les plus paisibles annEes d’existence pour ses habitants. Comme une coulEe EpidEmique, la Terreur rEvolutionnaire s’infiltre jusque dans l’antique abbatiale : la statue de la Vierge est coiffEe d’un bonnet phrygien. Au nom du culte de la Raison les catholiques sont condamnEs à mort. Quelques annEes plus tard, Redon prend une EphEmère revanche : alors que Bonaparte fait son coup d’Etat à Paris, les royalistes reprennent la ville bretonne et se servent allègrement dans les magasins militaires. Pourtant, le temps des hôtes royaux est loin : en 1462, Louis XI, " le plus redoutable ennemi des libertEs bretonnes ", s’y rend en bon catholique ; en 1691, Jacques II d’Angleterre y voit un ultime refuge après avoir EtE chassE de son propre pays par la rEvolution de 1688. Pleine d’alEas, l’histoire de Redon est dEvoilEe sous toutes ses facettes.© Micberth