PIERRE JOSEPH DE CLORIVIERE, JESUITE CONTRE VENTS ET MAREES

REYNIER, C.

29,00

UGS : 2015211 Catégories : , ,
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Clorivière, ce fils d’armateur malouin promis à  une carrière maritime brillante, affronte, contre vents et marées, les déferlantes de la Révolution et de l’Empire et même de la Restauration. Il tient le cap en assumant toutes les ruptures, celle de la suppression de la Compagnie de Jésus dans laquelle il est entré et celle provoquée par les événements révolutionnaires. Appréhendant l’inouï des événements, spécialement ceux qui déchaînent la violence et conduisent à  la déchristianisation de la France, Clorivière ouvre dans l’Eglise, tel un pionnier, une route nouvelle qui ne sera reconnue vraiment que deux siècles plus tard. La vie de Clorivière peut se présenter en fonction de cinq grandes périodes. La première (1735-1773) est consacrée à  ses origines familiales, à  sa formation et à  ses premiers ministères jusqu’à  la suppression de la Compagnie en 1773. Une deuxième période (1773-1791) le présente privé de son ordre, et, dans l’exercice de différents ministères, à  l’écoute d’une société française en quête de réformes et déjà  engagée dans la Révolution. Une troisième période (1791-1799) voit se déployer une fondation originale qui s’impose à  lui dès 1791. Grand visionnaire, il ouvre des voies nouvelles au sein de l’Eglise en traversant les épreuves les plus terribles de la Révolution. Au cours d’une quatrième période (1800-1814), il est amené à  lutter envers et contre tout pour poursuivre l’Å“uvre commencée et y intéresser l’Eglise ; sa tâche n’est pas facilitée du fait que Napoléon le prive de liberté de 1804 à  1809. Au terme de sa longue vie, alors que le régime monarchique est restauré, il se met au service du rétablissement de la Compagnie en France (1814-1818). Sa personnalité, façonnée par sa fidélité à  sa vocation de jésuite, est constamment affrontée aux paradoxes : vie intérieure et apostolique, rêve de lointains et travail au plus près, parole publique et parole privée, sens politique et liberté par rapport à  toutes les formes de gouvernement, souci de porter l’Evangile et courage pour dénoncer les tentatives de destruction du christianisme, audace pour innover dans la présence chrétienne au monde. De tels paradoxes, loin de le tirailler, le poussent dans une vie spirituelle intense de telle sorte que, dans ce monde en pleine mutation, il est novateur par ses propositions. Bien que le XVIIIe siècle, en contraste avec le siècle précédent, ne soit pas le siècle des grandes figures de sainteté, Clorivière est au nombre des rares personnalités qui émergent dans cette Eglise de France, tellement tourmentée de l’intérieur et malmenée de l’extérieur. Clorivière, façonné par l’Ancien Régime, sait s’ouvrir aux questions nouvelles de son temps et s’emploie avec intelligence à  apporter des réponses de foi équilibrées et ancrées dans le réel.

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