1954. PassionnE par le PErigord auquel il a consacrE plusieurs livres qui ont fait date, Jean Secret s’attache ici à nous faire partager son amour pour les vieilles demeures (hôtelleries, gentilhommières, manoirs ou châteaux, rendez-vous de chasse, solides maisons bourgeoises ou logis ” de peu d’apparences “), qui se trouvent dans la banlieue de PErigueux. Il s’agit de plus de soixante-dix propriEtEs qui possèdent toutes une histoire et bien des singularitEs que sauront à coup sà»r apprEcier tous les amoureux du passE. DEcrivant par le menu ces Edifices et leurs particularitEs, l’auteur n’oublie pas de relater aussi les faits importants qui leur sont liEs : c’est l’un des possesseurs de Barreyroux, par exemple, ” un charmant manoir de la commune de Boulazac, rectangle très simple, à un Etage, orientE est-ouest, ensemble en bel appareil rEgulier, coiffE d’un toit à la Mansard “, un dEnommE Martial Morras, qui fut le hEros de la rEsistance municipale (en 1715) contre l’intendant de Guyenne, M. de Gourson ; quant à la demeure de Chevrier, à Coulounieix, construite au dEbut du XVIIe siècle par des bourgeois du nom de Minard qui blasonnaient (” Qui leur a composE ce blason o๠le lion est tenu par la peau du col comme un vulgaire conil ? “), elle passe pour avoir abritE Gambetta lors de son voyage à PErigueux. Parfois, c’est un destin national brillant qui est EvoquE : celui des La Roche-Aymon qui firent restaurer Le Breuil (au XVIIe siècle), gentilhommière ” à un Etage, avec un toit de tuiles rousses, aux proportions excellentes et au volume harmonieux ” et qui l’habitaient encore au XVIIIe, l’un d’eux, cardinal et grand aumônier de France, ayant baptisE, mariE et sacrE Louis XVI ; par contre, François-Joseph Chancel, sieur d’Antoniac, maison noble EdifiEe dans la commune de Razac, fut connu pour ses dEmêlEs retentissants avec le REgent, contre lequel il exerça sa verve dans ses Philippiques, au point de voir son château cernE par un escadron de dragons, en 1718 ; il put s’en Echapper, mais fut emprisonnE pendant quatre ans sur l’à®le Sainte-Marguerite ; encore plus dramatique le siège de La Luminade – demeure du XVe siècle devenue une ruine pitoyable – d’o๠le seigneur, Raymond Beaupoil de Saint-Aulaire, attaquE par un sien cousin et 200 hommes de troupe, en 1654, parvint à prendre le large en rompant l’encerclement, tandis que son Epouse qui venait d’accoucher, rEussit, elle, à prendre la fuite par une fenêtre avec une servante et à gagner le château des Pantis ! Dans ces ” vieilles demeures “, dEcrites par Jean Secret, la violence côtoie la grandeur, l’harmonie des choses et la plus douce quotidiennetE, ” au milieu de vastes pelouses, aux magnifiques ombrages “.© Micberth