C’est au Moyen à‚ge que les Alpes ont EtE humanisEes en profondeur, par l’action conjointe des seigneurs, des moines et surtout d’une paysannerie laborieuse. C’est alors que sont nEs les villages alpins et que l’Economie montagnarde traditionnelle a acquis ses principaux caractères. Les communautEs paysannes des Alpes ont EtE d’abord des associations informelles de familles, de voisins et d’usagers d’alpages dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Entre le XIe et le XIIIe siècle, elles ont EtE à la fois structurEes et encadrEes, sous l’effet de la mise en place du rEseau paroissial, de l’essor de la seigneurie et de la colonisation systEmatique de la haute montagne. La famille apparaà®t comme la première des communautEs alpines, et le recours principal face aux difficultEs des temps. Avec la christianisation en profondeur des Alpes, la paroisse, relayEe par les confrEries, est devenu un des cadres principaux de la vie locale. Les hautes vallEes apparaissent comme des terres de dissidence, mais aussi de chrEtientE. Depuis le XIIIe siècle, les sources documentaires permettent de bien connaà®tre l’Economie agro-pastorale, et de reconstituer les processus communautaires extrêmement ElaborEs qui rEgulent l’exploitation des alpages et la rEpartition des ressources naturelles, singulièrement le bois, l’herbe et l’eau. Jamais au Moyen à‚ge les Alpes n’ont EtE immobiles, ni fermEes sur elles-mêmes. Les montagnards des Alpes du Sud se sont engagEs dans les circuits de la grande transhumance ovine; ceux des Alpes du nord ont EtE vendre au loin leur bEtail et leurs fromages. A partir du XIVe siècle, les communautEs montagnardes ont EtE confrontEes aux Etats princiers en construction. Beaucoup sont restEes en libertE surveillEe. D’autres, au contraire, ont EtE à l’origine. de constructions politiques ambitieuses, dont la ConfEdEration helvEtique est l’exemple le plus cElèbre. Mais cette dernière doit être replacEe dans un cadre plus gEnEral : du Tyrol à la Savoie et de la VEnEtie à la Provence, on trouve des modèles très divers de relations entre les communautEs et les pouvoirs supErieurs.