Le meilleur moyen de vivre intelligemment une passion, c’est d’y succomber et la manière la plus noble de l’illustrer, c’est de la faire partager. Leod Owealz l’a parfaitement compris, lui qui nous donne ici, sous la forme d’une enquête, prenante de A à Z, le rEcit d’un voyage qu’il a entrepris dans la Bretagne de toujours – son rêve de gEnEalogiste et sa patrie rEelle – pour y retrouver la piste de ses ancêtres, pour y ” suivre leur itinEraire à rebours “. Cette recherche pourrait être savante et fastidieuse, elle se rEvèle dès les premières lignes poignante et essentielle. Nul ne peut lire ce roman vrai, expression d’un appEtit du passE qui ne se dEment jamais, sans en être Emu, voire profondEment touchE. Dans cette confession, Ecrite comme un puzzle de l’âme, un scEnario historico-policier, o๠l’amour charnel a sa place, l’auteur trouve des accents de sincEritE qui ne sauraient tromper. D’entrEe, le dEsir insistant de Gilles Venour devient le nôtre, de même que son goà»t pour les cimetières recouverts de fleurs et sa nostalgie pour ” cette Bretagne, qui, à Paris, se laisse à peine deviner ” ; mais cette quête, qui le conduit d’abord au XVIIIe siècle, jusqu’au jour du mariage de son ancêtre, François Le Venour, le 1er juin 1769, l’entraà®ne aussi au coeur de l’abbaye de Saint-MEleuc, ancien monastère cistercien, o๠l’on donne une hospitalitE sans exclusive, ” comme au temps des ducs “, dans le château de Kerilvala, dont ” les parages sont hErissEs de menhirs ” et l’histoire ponctuEe d’Episodes sanglants et enfin parmi les protagonistes du temps prEsent, qui font ressurgir un passE rEcent et inquiEtant. Dès lors, l’itinEraire gEnEalogique qui avait pris des allures buissonnières avec Urielle, la femme ” du monde de demain “, se confond avec un tableau vivant et critique de la Bretagne d’aujourd’hui, o๠les drames d’hier ne sont pas encore exorcisEs, o๠l’on dEboulonne les plaques de certaines rues, o๠un journaliste qui ” sert la police, joue le rôle de l’agitateur patentE “. Gilles Venour, ” le vaillant dEtective des chaumières “, chercheur comblE qui trouve chez le fameux Dr Venel, honni aujourd’hui, des textes lumineux sur l’hErEditE, confrontE à une rEalitE terrible, logiquement hEritEe du passE, sortira-t-il indemne de ce piège qu’il a lui-même patiemment confectionnE ? Nous laissons au lecteur le soin de le dEcouvrir, au terme de ce rEcit passionnant et singulier.© Micberth