1953. Louis Lacroix, capitaine au long cours et Ecrivain de la mer, possEdait trois qualitEs essentielles pour un historien : la connaissance expErimentale des sujets qu’il traitait, le savoir nE de sa frEquentation des livres et des archives, et le talent de conteur. Tout cela apparaà®t ici dans cet ouvrage consacrE à La Bernerie-en-Retz, son ” pays natal “, dont il dresse d’abord un vaste panorama historique : commençant, en effet, son rEcit par une Evocation des origines gEologiques du territoire et de ses premiers occupants, cartes à l’appui, il dEcrit ensuite l’Epoque gallo-romaine (environ 51-357) et les invasions des Saxons, le retour au calme (Clovis, Ve-VIe siècles), puis les terribles incursions des Normands (IXe-Xe siècles), ainsi que la fondation du bourg des Moutiers (XIe siècle), dont La Bernerie, citE souvent sous l’appellation Bornerie, partagea le destin agitE : guerre contre l’Anglais jusqu’au XVe siècle et luttes religieuses à partir de 1576, ” guerre du sel ” et pEriode rEvolutionnaire, prospEritE de La Bernerie sous l’Empire et dEbats pour une sEparation – La Bernerie-Les Moutiers – qui est officialisEe en 1863. L’auteur relate de nombreux autres EvEnements avant d’en arriver à l’annEe 1953 (nouvelle municipalitE : besoin d’une plage toujours plus grande), mais ce qu’il dEveloppe surtout, c’est la vie d’autrefois à La Bernerie : comment la bourgade a vEcu de la mer depuis sa naissance jusqu’à la fin du Second Empire, au point qu’on en a longtemps nEgligE les voies d’accès terrestres (amElioration seulement en 1676) ; ce qu’Etait l’incessant trafic des chattes, bateaux de 10 à 12 tonnes, pontEs et très plats au milieu, si faciles à manœuvrer (illustrations jointes, pêche côtière) ; la participation des marins de La Bernerie aux grandes pêches (Terre-Neuve) et le long cours, les corsaires et la contrebande, la navigation intense en baie et les naufrages ; sans oublier la pêche d’estran (ou pêche à pied), les moules et les ” bancs d’huà®tres envahissants “, les homards et les langoustes, les crevettes et les boucauts (distraction des estivants) ; enfin les ” eaux de santE ” que l’on venait prendre dès le XVIIIe siècle et qui allaient s’accompagner de bains de mer… © Micberth