1910. Dernier volet de la superbe trilogie consacrEe par Moreau-NElaton à Fère-en-Tardenois, cet ouvrage, abondamment illustrE, comprend deux parties de longueur inEgale : la première concerne le dernier seigneur de Fère, Louis-Philippe-Joseph d’OrlEans, plus connu sous le nom de Philippe-EgalitE, ainsi que la pEriode rEvolutionnaire et la seconde traite du XIXe siècle dans son entier. Avec la même ElEgance de plume que dans les volumes prEcEdents et une richesse d’information identique, l’auteur dEcrit tout d’abord la seigneurie et son dernier maà®tre à l’aube de la tourmente (l’adjudication gEnErale des fermes en 1780, le dessèchement du grand Etang, la ferveur religieuse, la population indisciplinEe et l’Evolution industrielle…) et ensuite les consEquences de la rarEfaction des grains. Celle-ci, on s’en doute, coà¯ncide avec le dEbut de la REvolution : malgrE la prEsence à Fère de la force armEe, les troubles se multiplient lors de la distribution du blE. Un bataillon de garde nationale y est constituE, on Erige un autel de la Patrie, mais on annonce aussi (en 1790) que les biens du duc d’OrlEans, le renEgat, seront mis en vente. L’annEe suivante, c’est la Constitution civile du clergE que l’Evêque de l’Aisne refuse et qui divise les FErois comme dans beaucoup de rEgions de France. Le seigneur de Fère qui pactise avec la REvolution envoie son fils combattre à la frontière avec Dumouriez et cette fois le domaine de Fère, et ses dEpendances, divisEs en cinq lots, sont mis en adjudication. Paradoxe de la REvolution à Fère : on procède à la rEfection de l’Eglise, mais on descend les cloches sur l’ordre du district. Après les convulsions politiques du Directoire et le Consulat, les FErois acclament le sacre de l’Empereur, ” sans quitter leur foyer ” ; et le 4 mars 1814, NapolEon arrive avec une armEe de 80 000 hommes en vue de Fère, d’o๠venaient de fuir les derniers soldats ennemis. Il passe la nuit dans la citE et livre une bataille meurtrière, le 7, à Craonne. Après la Restauration, le règne du roi-citoyen (en 1830) commence gaiement à Fère : on inaugure une salle de danse. Quinze ans plus tard, le grand-père de l’auteur initie les FErois à la daguerrEotypie. En 1888, crEation de lavoirs et construction d’une Ecole de garçons et en 1892, inauguration de la ligne de chemin de fer. Le siècle s’achève par un embellissement de la ville.© Micberth