37539. On a beaucoup Ecrit sur le Pays basque et sur GuEthary en particulier : Voltaire dEcrivant ” un petit peuple qui saute et danse au pied des PyrEnEes “, tandis qu’Hippolyte Taine, un siècle plus tard, Evoquait sombrement ” un OcEan qui dEchire et dEpeuple sa plage, (…) des goà«lands qui crient, ” et que Paul-Jean Toulet qui vint y finir ses jours, entourE par ses amis Emile Henriot, Jean-Louis Vaudoyer, Claude Debussy ou Maurice Rostand, composa, la veille de sa mort, ce qui ressemble fort à une ode à ces lieux. C’est aussi en amoureux de cette belle rEgion, mais surtout en compilateur d’archives et en chroniqueur attachE à la rEalitE des faits que Roland Moreau, lui, retrace l’histoire de GuEthary, dans une double perspective, celle du village et de la paroisse, brossant un panorama complet de la localitE depuis ses origines jusqu’à nos jours, c’est-à -dire à dater de l’Epoque mEdiEvale dominEe par la pêche et l’agriculture jusqu’au dernier quart du XXe siècle qui vit se dEvelopper l’industrie et le tourisme. Entre temps, Catarie (qui allait devenir Catari, en 1577, Guettari en 1664 et GuEthary beaucoup plus tard) dEtruit par les Normands comme les villages environnants s’Etait reconstituE et possEdait une Eglise (XIIe siècle), apparaissant d’abord comme le port et une dEpendance de Bidart (citation du XVIe siècle), puis devenant une agglomEration autonome. Cette cohabitation nEe des faits fut à l’origine de nombreuses dissensions entre les deux villages (registres municipaux de Bidart), en dEpit des intErêts communs et des risques partagEs (pêche à la baleine, au thon et à la morue, guerre de course sur mer aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles) et il y aura un procès long, coà»teux et retentissant en 1749 entre les deux communes à propos des rEparations portuaires. Sur terre, les violences incessantes saigneront littEralement la rEgion : au XVIe siècle, ” pilleries et brà»leries rEciproques “, au XVIIe c’est la guerre de Trente Ans, au XVIIIe guerre de Sept Ans (rEquisitions pour la Marine), Epizootie (1773), crise de la pêche, diminution du commerce avec l’Espagne, REvolution de 89, et guerres impEriales au siècle suivant… MalgrE toutes ces Epreuves, la foi religieuse des GuEthariars demeure intacte : sous la REvolution ils gardent un curE jusqu’en 1792, le fameux abbE Darrigol, qui exercera son ministère en dEpit des persEcutions, parfois dEguisE pour circuler plus facilement, prEcurseur, en quelque sorte, de l’abbE Arcimisgaray, prêtre guerrier face à la municipalitE (1785-1855), mort pour avoir sauvE de malheureux naufragEs et de Mgr Mugabure, missionnaire et archevêque de Tokyo (1906). Cette multitude d’EvEnements ne faisant pas oublier à l’auteur d’Evoquer longuement le jeu de pelote et ” le magnifique fronton dont s’enorgueillit GuEthary “.© Micberth