CHAUNY (LES ANCIENNES RUES DE)

CHARLES BREARD

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1874. Rien n’est plus Emouvant qu’une excursion dans les rues du passE ; surtout quand la ville choisie est Chauny, une localitE à  l’histoire riche et tumultueuse, et le guide un historien et archEologue EprouvE, comme Charles BrEard, capable de redonner vie à  ces ” objets inanimEs ” – remparts, maisons, bâtiments divers, Edifices et jardins – qui ont ” une âme “, et aux voies de communication qui les relient, irriguant ce gigantesque organisme qu’est une citE en activitE. Car l’agglomEration d’hier ne ressemble pas à  celle d’aujourd’hui et en marchant sur les traces de l’auteur de ce livre, nous allons de dEcouvertes en surprises. En partant de la rue de l’Arc, nous constatons que les Chaunois pratiquaient le noble sport dès le XIVe siècle et que la compagnie des archers se faisait prEcEder dans toutes ses manifestations publiques par un personnage reprEsentant Tout le Monde, le vacher lEgendaire – ” solitaire et rêveur, il gardait les troupeaux ” – qui jouissait d’une grande rEputation dans toute la Picardie. Un peu plus loin, nous nous arrêtons rue de la Burie, qui tire son nom des blanchisseries de toiles Etablies dans son voisinage, la petite Burie passant pour l’une des plus belles de France, tant pour le travail qui s’y effectuait que pour la beautE de ses bâtiments et de ses prEs. Nous ne pouvons Eviter la rue de la ChaussEe, fille du chemin antique venant de Soissons et de Coucy, qui a suivi les agrandissements de Chauny et qui rencontre plusieurs cours d’eau, dont l’Oise, qu’elle franchit sur des ponts, traversant ensuite la manufacture de glaces de Saint-Gobain. La ruelle Flamanguerie nous rappelle, elle, que notre citE fut une ville de drapiers et que des Flamands, au XVe siècle, vinrent s’y installer. Plus loin, la rue des Juifs, l’une des plus anciennes et des plus importantes de la ville, contenait des maisons ou des Etablissements aux enseignes singulières : la maison du Cat (1462), la maison du Pot d’Etain (1568), la maison o๠pend le Cerf (1568), l’hôtel de l’Ange et la maison du Griffon… Elle s’appela plus tard rue des Religieuses (le couvent de Sainte-Claire s’y Etablit au XVIIe siècle), puis rue de la VEritE en 1793 et, plus platement, au XIXe siècle, rue de Noyon. La rue d’OrlEans commEmore le souvenir de Marie de Clèves, duchesse d’OrlEans, qui habita la citE et la rue du Petit-Greffier, baptisEe ainsi en raison de la prEsence en ce lieu d’un fonctionnaire de justice modeste, prit, à  la REvolution, l’appellation Ecrasante de rue de l’UnitE. La rue du Pont-Minet et la rue du Pont-d’Amour n’ont pas livrE leurs secrets, mais celle de la Porte de Hangest fait rEfErence à  une famille qui possEda la terre de Genlis jusqu’à  la deuxième moitiE du XVIe siècle. Plusieurs places sont mentionnEes dans les textes (places du Beffroy, des Bons-Enfants, du Brouage, de l’ObElisque), mais celle qui fit battre rEellement le coeur de la citE fut la place du MarchE. On y plaça la halle aux draps et aux grains, on y donna des spectacles, le maire et les jurEs y reçurent Henri IV en septembre 1591, on y tira un feu d’artifice en 1682 à  l’occasion de la naissance du duc de Bourgogne, à  la REvolution on l’appela place de la LibertE et on y donna une grande fête le 20 dEcembre 1793. On ne saurait cependant terminer cette exploration de la citE sans s’attarder auprès des ponts et des cours d’eau, sans rêver sur l’ancien château et ses fortifications, sans se remEmorer l’histoire des portes de la ville construites en pierre.© Micberth

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