CHAMP DES MARTYRS

ABBE UZUREAU

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1906. En juin 1789, l’AssemblEe constituante dEcrète la suppression du ClergE comme ordre politique ; le 2 novembre 1789, elle le dEpouille de tous ses biens ; en avril 1790, la religion catholique cesse d’être la religion d’Etat, et n’est plus qu’une simple sociEtE religieuse à  côtE du protestantisme et du judaà¯sme ; le 12 juillet 1790, la Constitution civile du ClergE est votEe. Le 27 novembre 1790, les prêtres doivent prêter serment, ce qui va transformer la rEsistance en un devoir sacrE. Dans la VendEe angevine, le refus de la population est total. ” La persEcution commence. Elle sera impitoyable. Après la prison, viendront les dEportations, les Echafauds, les massacres, les noyades, et les fusillades “. C’est le soulèvement de la VendEe. L’armEe vendEenne est EcrasEe le 16 octobre 1793 à  Cholet. On assiste à  la fuite de 80 000 paysans, d’hommes d’Eglise, nobles, qui passent la Loire. Hentz et Francastel sont nommEs reprEsentants du peuple à  Angers. C’est le dEbut d’une impitoyable rEpression. Angers fut la seule ville o๠les ” jugements par F. ” (fusillade) marchèrent de pair avec la guillotine de manière aussi intensive. Ils Etaient assez sommaires : ” nom, prEnom, âge ; domicile ; as-tu passE la Loire ? As-tu EtE à  la messe des prêtres rEfractaires ? ” REpondre oui à  une de ces questions signifiait être fanatique, donc condamnE à  mort. AttachEs deux à  deux pour les plus valides, entassEs dans des charrettes pour les malades et les infirmes, ils traversaient la ville. Un capitaine de gendarmerie tEmoigne ” une des femmes à  pied tomba Evanouie dans une ornière ; on coupa de suite la chaà®ne, et on la jeta sur les autres malades comme un paquet de ligne sale. ArrivEs sur le terrain, on les jeta dans le trou avec le peu de vie qui leur restait, et on leur tira dessus. Mon coeur se refusa à  voir le reste du spectacle, mais je crois que plusieurs furent enterrEs vivants ! Quant à  la fusillade qui avait prEcEdE celle dont je viens de parler, plusieurs de ces malheureux furent manquEs, et l’on vit l’escorte se jeter sur ceux qui remuaient encore, les achever à  coup de sabre et de baà¯onnette et leur casser le crâne à  coups de fusil “. L’auteur cite des comptes rendus de jugements, d’arrestations, de condamnations : la liste de noms est longue (plusieurs centaines de personnes sont ainsi rEpertoriEes). Le carnage fut total. En 1795 la Terreur est passEe, et un vEritable pèlerinage s’installe sur le Champ-des-Martyrs : des milliers de personnes viennent prier pour un ami, un parent, un voisin, un compagnon de captivitE, sauvagement assassinE sur ces lieux. On parle de martyrs, mais aussi de miracles sur ce sanctuaire en pleine nature. Une croix de bois est plantEe. Après moult vicissitudes, le 29 juillet 1852, la chapelle enfin construite est bEnite. Au dEbut du XXe siècle, un millier de messes seront cElEbrEes chaque annEe dans la chapelle. Voilà , comment, sous la Terreur, près de 2 000 personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, de toutes conditions sociales, furent jugEs, massacrEs, puis vEnErEs sur le Champ-des-Martyrs.© Micberth

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