1886. Outre la richesse de son contenu, le livre de Charles Aubertin a une singularitE : l’auteur l’a calquE très prEcisEment sur le calendrier. Ainsi le lecteur, qui cherche la notice correspondant à sa date de naissance (numEro de jour et mois), y trouvera nEcessairement l’Evocation de faits prEcis rEpertoriEs dans l’histoire de la citE, avec la rEfErence de l’annEe. S’il est nE, par exemple, le 9 fEvrier, il apprendra que ce jour-là , en 1789, un don de 6 francs fut fait aux pauvres par le chapitre de Notre-Dame, qu’en 1809 (toujours le 9 fEvrier), il y eut une crue considErable du torrent de Genet et du cours de Rhoin au faubourg Saint-Nicolas et qu’en 1846 (même jour, même mois), ce fut la crEation du prix Monge par l’Epouse du cElèbre mathEmaticien. Est-il nE le 21 mai ? Il est prEcisE, que ce même jour, en 1533, on procEdait à l’exEcution d’un dEnommE Pierre Richard pour assassinat. Ou le 25 septembre ? Il saura que, ce jour, en 1805, on organisait dEfinitivement la compagnie de sapeurs-pompiers de Beaune. Nous pourrions poursuivre longtemps sur cette lancEe, mais le plus important, en rEalitE, c’est que, grâce à un Enorme travail de compilation des archives beaunoises, l’auteur a rEussi à faire revivre l’histoire de la belle citE bourguignonne sous tous ses aspects, ainsi que celle des localitEs environnantes, en ne se rEfErant qu’à la rEalitE des faits dà»ment consignEe dans les documents officiels, avec la date du jour, du mois et de l’annEe. Le 8 mars 1608, la mairie autorise le boucher, seul, à vendre de la viande en carême et uniquement aux malades et le 10 avril 1814, c’est, à Beaune, la proclamation du retour des Bourbons. Sans parti pris idEologique ni ambition philosophique, Charles Aubertin nous donne ainsi une vision très riche de l’histoire de la ville, en rapport avec celle de notre pays, avec celle des localitEs environnantes et avec la quotidiennetE des Beaunois, une perspective souvent nEgligEe par les historiens. Car s’il est important de savoir qu’en 1595, la citE, longtemps sous le feu de l’artillerie des Ligueurs, bEnEficia de l’autorisation que lui donna Henri IV d’aller prendre du bois dans les forêts de Borne et d’Argilly pour rEparer les maisons (lettres patentes du 2 mars), il n’est pas indiffErent d’apprendre que, le 25 mars 1845, la foudre brà»la 9 maisons à Chamblanc, que le 31 juillet de l’annEe 1579, toutes les demeures de la ville de Beaune furent visitEes pour des raisons d’hygiène (propagation de la peste), qu’une inondation dEvasta Echevronne et Villers-la-Faye, le 15 aoà»t 1847, que la terre trembla à Beaune le 13 octobre 1783 et que la compagnie des Enfants de la ville, trop violente dans ses charivaris, fut dissoute le 21 novembre 1664. Tant il est vrai que ces faits (et tant d’autres !) restituent une rEalitE âpre, diverse et mouvementEe.© Micberth