1937. Diane de Poitiers, qui fut la muse de tant de peintres et d’Ecrivains au fil du temps, n’Etait pas un personnage de roman : elle Etait un roman vivant. Ce que nombre d’hEroà¯nes de notre histoire possEdaient inEgalement, on le trouvait rEuni dans sa personne, à la beautE pErenne et au charme rayonnant : une intelligence vive et sensible, un caractère forgE par l’âpretE de la vie et, même au cœur du bonheur, une belle luciditE. JosE Germain, romancier, essayiste et historien, aurait pu, à partir de nombreux tEmoignages de l’Epoque (celui de Brantôme entre autres) et de documents picturaux, Ecrire la biographie d’une femme idEale, mais il connaissait trop bien le sujet, l’Epoque et son effervescence et Diane elle-même dans sa complexitE, pour se contenter d’un mythe à exploiter. Aussi dEcida-t-il d’enraciner son rEcit dans une rEalitE de vie qui fut aussi, pour la fille de Jean de Poitiers, un terreau nourricier : le château d’Anet. C’est dans cette demeure sombre et austère qu’elle dEcouvrit l’horreur d’un mariage forcE (avec Louis de BrEzE), mais c’est là aussi qu’elle se retirait, loin de la Cour toute bruissante d’intrigues, pour se retrouver seule avec elle-même dans ” la magnifique ordonnance des jardins “, cette nature superbe offrant un superbe contraste avec le cours de ses pensEes. Ce fut là encore que, rEcemment endeuillEe, fuyant obstinEment ” les caquets, les commErages et les criailleries ” des courtisans, elle reçut, un jour d’EtE, la visite du roi, accompagnE du dauphin Henri sur qui elle fit une si forte impression qu’il lui dEclara : ” Vous êtes ” ma dame “. Je fais serment de toujours porter vos couleurs : ce blanc, ce noir dans lesquels vous m’êtes apparue si belle. ” Après la mort de François Ier, devenue la favorite en titre d’Henri II, elle fit construire le nouveau château d’Anet qui nous Emerveille aujourd’hui. Cette fois, le passE le plus sinistre Etait conjurE : Diane de Poitiers rEgnait. © Micberth