Né le 30 décembre 1815, quelques semaines après la chute de l’Empire, Laurent de Gouvion Saint-Cyr était le fils unique de l’un des stratèges les plus réputés des campagnes de la Révolution et de l’Empire. Il passa son enfance dans les châteaux de Villiers et de Reverseaux, et reçut une éducation soignée dans un milieu qui mêlait la haute politique et le goût des arts.
A la fin de ses études il parcourut l’Europe en compagnie de son ami Vallery Radot, avant d’être reçu à la chambre des Pairs en 1841. Il fut sous la monarchie de Juillet un membre assidu de cette chambre où on le classait parmi les jeunes pairs prometteurs.
En août 1847, à l’âge de 31 ans, Laurent de Gouvion Saint-Cyr épousa Marie Bachasson de Montalivet, fille aînée de l’un des plus proches conseillers du roi Louis-Philippe. C’était une alliance brillante pour les deux partis, unissant deux grands noms du siècle alors au sommet de leur influence. Mais six mois plus tard, en février 1848, une révolution renversait Louis-Philippe et venait bouleverser l’ordre établi !
Saint-Cyr resta à l’écart de la politique nationale pendant toute la durée de l’Empire, se consacrant à sa famille, qui s’agrandit de cinq enfants nés entre 1851 et 1863, et à la Beauce.

Pendant la guerre de 1870, le marquis de Gouvion Saint-Cyr et son épouse déployèrent tous les efforts possibles pour porter secours. Elu Député d’Eure-et-Loir aux élections de février 1871, Laurent se montra un député actif, votant selon sa conscience sans s’affilier à aucun groupe politique. Battu en 1876, il se retira de la vie politique nationale, tout en restant maire de Rouvray jusqu’en 1900.
Il mourut le 30 janvier 1904, à 88 ans, dernier survivant des pairs de France ayant siégé.

Ce récit s’appuie sur différents fonds d’archives conservés dans la famille, dont les éléments ont été recoupés, précisés et complétés avec d’autres sources privées ou publiques. La période de la guerre de 1870, qui fut incontestablement la plus tragique de leur vie, et qui marqua profondément plusieurs générations de cette famille, est la mieux documentée. Elle est présentée ici par la publication inédite et annotée d’extraits d’archives du plus grand intérêt pour l’histoire des familles Gouvion Saint-Cyr et Montalivet, et plus généralement pour l’histoire de la guerre de 1870 en Eure-et-Loir.
Elle représente à elle seule près de la moitié de l’ouvrage.

Véritable travail de transmission et de partage de la mémoire familiale, cet ouvrage permet enfin, grâce à de riches et inédites annexes, de situer l’environnement familial et amical des Gouvion Saint-Cyr au XIXème siècle.