2001. Il y a deux manières d’aborder une ville pour tenter de la connaà®tre : la première consiste à la visiter, mais souvent l’approche demeure superficielle, et la seconde à en lire l’histoire dans un ouvrage qui lui est consacrE, mais ce savoir livresque se rEvèle, lui aussi, insuffisant, car il manque de cette expErience concrète, sensible, qui est irremplaçable. Avec Hubert-C. Raffard, nous ne bEnEficions pas seulement des deux avantages cumulEs, d’une information livrEe par un homme de terrain qui a sillonnE les rues de Neuilly-sur-Seine et d’une Erudition puisEe dans les services d’archives et les bibliothèques, mais aussi de la synthèse vivante de ces deux modes d’Etude indispensables. Manifestement Epris de cette citE dans laquelle il vit depuis 33 ans, H.-C. Raffard, en dressant la liste complète des quelque 180 voies de communication neuillEennes, les localise avec un soin minutieux et nous retrace leur histoire, en n’oubliant aucun dEtail essentiel. VErifiant le constat d’Achille PEretti, selon lequel ” la ville de Neuilly a toujours marquE une nette tendance à rendre hommage à ceux qui, soldats ou civils, ont rendu des services tant à la CitE qu’à la France entière “, il Evoque le square Guillaume Apollinaire, le poète ayant EtE reçu, dit-on, dans la citE par Louise de Coligny-Châtillon, la rue du gEnEral Lanrezac, brillant commandant de la 5e armEe, en 1914, le boulevard Richard Wallace, à la mEmoire de cet Anglais très attachE à notre pays qui hErita du domaine de Bagatelle, ou la rue Pauline Borghèse, ” VEnus victrix “, commEmorant celle qui ” avait animE la vie de Neuilly pendant quatre ans “. Toutefois, l’importance des lieux et des personnages du cru moins connus n’est pas nEgligEe pour autant : la rue Charles-Bernard Metman, par exemple, rappelle à tous le comportement exemplaire de ce conseiller municipal, maire par intErim et maire-adjoint qui se dEvoua pour ses concitoyens pendant la Deuxième Guerre mondiale ; l’avenue du Roule, baptisEe ainsi en 1863, Etait autrefois ” la plus ancienne voie communale par laquelle, en venant de Paris, on accEdait au bac de Neuilly ” ; le boulevard Julien Potin est un hommage à l’homme, fils du cElèbre FElix Potin, qui ” contribua aux oeuvres de bienfaisance de la mairie ” ; la rue de l’Eglise a EtE nommEe ainsi très naturellement, puisqu’elle longe ” la première rEelle Eglise de Neuilly (…) construite sur l’emplacement de l’ancienne chapelle EdifiEe au XVIe siècle “. Impossible de s’y tromper : c’est la ville de Neuilly tout entière que l’on peut ici, grâce à Hubert-C. Raffard, conjuguer au prEsent comme au passE.© Micberth