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DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE ET GENEALOGIQUE DES CHEVALIERS DE SAINT-HUBERT DE LORRAINE ET DU BARROIS (1416-1852)

P. de VILLEPIN

DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE ET GENEALOGIQUE DES CHEVALIERS DE SAINT-HUBERT DE LORRAINE ET DU BARROIS (1416-1852)

L’Ordre noble de Saint-Hubert de Lorraine et du Barrois est le plus ancien des Ordres de Saint-Hubert et le seul Ordre de chevalerie authentiquement lorrain. Fondée en 1416 par le cardinal de Bar et 47 gentilshommes pour assurer la succession menacée de leur duché, la Compagnie du Lévrier blanc se place dès 1422 sous l’invocation de saint Hubert, apôtre des Ardennes, patron des chasseurs et thaumaturge de la rage. Entre chevalerie et vénerie, cette institution d’origine étrangère est reconnue par Louis XV après la réunion de la Lorraine à la France avant d’émigrer sous la Révolution. Restaurée en 1816, elle est finalement interdite en 1824 par Louis XVIII, ce qui ne l’empêche pas de renaître bientôt en Belgique et de connaître divers avatars. Sur plus de quatre siècles, les quelque 500 chevaliers de Saint-Hubert appartiennent à près de 300 familles qui forment une caste -tantôt ouverte, tantôt fermée- issue aussi bien de la noblesse d’extraction que de la robe ou de l’aristocratie marchande. Aujourd’hui, 15 à 20% de ces familles sont subsistantes. En ligne féminine, bien d’autres noms se rattachent à ce cénacle de notables locaux qu’Auguste Didot fait figurer, non sans emphase, parmi les Ordres les plus anciens de la chrétienté. De saint Hubert au bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916) -issu lui-même de trois dignitaires-, la magie filiative de ces chevaliers chasseurs se transforme en quête de renouveau spirituel. Ce Dictionnaire biographique et généalogique des chevaliers de Saint-Hubert fait suite, dix ans après, à l’histoire de L’ordre de Saint-Hubert de Lorraine et du Barrois (1416-1852)

Voir la table des noms de cet ouvrage

2010, 16 x 24, 450 p., 29€

INTRODUCTION 

Le présent dictionnaire biographique, généalogique et héraldique retrace la vie des 499 chevaliers de Saint-Hubert dont les noms s'égrènent sur plus de quatre siècles. Aussi reconstitue-t-il un vaste réseau d'alliances et de parentèle, trait d'union qui relie, les unes aux autres, une bonne partie des 296 familles de l'Ordre.Quatre périodes ponctuent la vie de l'institution et forment autant de chapitres dont la continuité s'interrompt durant la parenthèse des XVe-XVIe siècles ou les troubles de la Révolution et de l’Empire (1789-1816) :-1416-1422 : la Compagnie du Lévrier blanc (1416) devenue Ordre de Saint-Hubert (1422).-1597-1789 : l'Ordre noble de Saint-Hubert du Barrois.-1816-1824 : L’Ordre noble de Saint-Hubert de Lorraine et du Barrois (avant son interdiction en France par Louis XVIII).-1824-1849 : l'Ordre chapitral de Saint-Hubert de Lorraine, du Barrois et des Ardennes (après son interdiction en France par Louis XVIII).La répartition des chevaliers et de leurs familles sur ces quatre époques modifie très légèrement les chiffres donnés (pp. 183 et 186 notamment) dans l'histoire de L'Ordre parue en 1999 :  

 Chevaliers nouveaux chevaliersfamillesFamilles nouvelles
Chapitre I47473636
Chapitre II259259100100
Chapitre III12811511398
Chapitre IV1587813662
TOTAL499499385296

  L'ordonnancement des notices se conforme le plus souvent aux règles AFNOR en ce qui a trait aux particules : à savoir que seules sont considérées comme particules, et rejetées à l'arrière, les propositions ”de” ou ”d’”. Les autres, c'est-à-dire ”Le”, ”La”, ”Les”, n'étant pas des particules, restent en amont du patronyme et figurent en capitales. Une exception a toutefois été faite pour les formes ”des” et ”du” même si, pas plus que les précédentes, elles ne peuvent être considérées comme des particules : car le plus souvent, le lecteur s'attend à trouver ces noms à l'initiale du patronyme (des Armoises à A).Au plan onomastique, les graphies des patronymes respectent les formes anciennes et archaïques telles qu'elles ont été trouvées dans les documents. Le nom normalisé moderne apparaît le plus souvent entre parenthèses, voire entre crochets.Construites toujours sur le même modèle (présentation de la famille du chevalier, de son principe d'anoblissement, des personnalités qui l'ont illustré dans l'histoire ; description héraldique des armes ; énumération des alliances avec d'autres familles distinguées dans l'Ordre ; biographie du chevalier; sources : bibliographie et iconographie les plus exhaustives possibles (que l'auteur a été loin d'épuiser dans sa recherche).Les notices sont de longueur inégale : à cet égard, la longueur n'a aucun rapport avec l'importance de la famille. Les informations relatives aux chevaliers varient notablement de l'un à l'autre ; surtout, les familles méconnues des généalogies imprimées ou des nobiliaires ont été volontairement privilégiées alors que des familles illustres et abondamment étudiées ont fait l'objet de développements plus succincts. 

Chapitre I : 1416-1422 

Le dictionnaire des 47 gentilshommes (issus de 36 familles différentes, voire 34 si l'on considère que les d'Apremont, Breux et Landres appartiennent à trois branches de la maison de Briey) de la Compagnie du Lévrier blanc, devenue Ordre de Saint-Hubert en 1422, s'appuie sur les informations fournies par Pierre Boyé dans sa notice de 1903, complétées récemment par diverses recherches sur les familles de chevaliers et, surtout, par l'exégèse minutieuse du parchemin de 1416 due à Thierry Paquin. Ce dernier a poursuivi son analyse et fourni un dépouillement exhaustif des sources : héraldiques relatives à ces chevaliers fondateurs et à leurs familles.Seul manque à l'appel le cardinal-duc de Bar, marquis de Pont et seigneur de Cassel, qui appose son sceau au bas de l'acte de 1416 (en déficit sur le Mss. 247 (le sceau et sa double queue sont manquants au coin inférieur gauche du document) mais on sait (DR 267) qu'il écartèle de Bar et de France depuis la mort de son frère à Azincourt en 1415 et que ses armes sont timbrées d'un chapeau de cardinal muni de ses glands). Le parti a en effet été pris de ne pas retenir les princes régnants comme membre de l'Ordre dans les différents chapitres du présent dictionnaire. 

Chapitre II : 1597-1789 

Au coeur de l'histoire de l'Ordre, ce second dictionnaire biographique, généalogique et héraldique a pour objet de retracer la vie de 259 chevaliers de Saint-Hubert (appartenant à 100 familles différentes) sur près de deux siècles mais aussi de reconstituer un réseau d'alliances et de parentèle qui lie la plupart de ces 100 familles entre elles.D'où le rappel du principe de noblesse des chevaliers répertoriés et des alliances -directes ou indirectes- avec les autres familles représentées (alliances dans l'Ordre). Pour les armes, Thierry Paquin a vérifié, modernisé et complété les descriptions héraldiques afin d'uniformiser le blasonnement.Un grand nombre de familles originaires du Barrois sont bien connues des généalogistes et autres érudits locaux. Tout naturellement, une majorité des biographies de ce chapitre s'inspire du manuscrit de C.P. de Longeaux sur La Chambre des comptes du duché de Bar, remarquablement annoté et commenté par le baron de Dumast en 1907. Et pourtant, même pour ces familles bien connues, certains représentants oubliés et un grand nombre d'actes d'état civil ont pu être retrouvés.D'autres familles, largement -voire totalement- ignorées des généalogies imprimées, qu'elles soient lorraines (de Boisguérin de Bernécourt, Chanot de Battel, de Cosson, de Crolbois de Seewald, des Fossés de La Huchaudière, Gaynot de Combles, de Gérard, Gévigny de Pointe, Jacquemot, de Médaille, Mouginot de Noncourt, (de) Poirson notamment) ou étrangères à la région (de Brunet de Neuilly, de Migot, de Myon, Sabatier de Cabre ou de Saincton) ont fait l'objet de recherches approfondies.Au total, ce dictionnaire offre un condensé des faits et gestes d'un réseau familial et professionnel d'une certaine élite barroise sous l'Ancien Régime. Il reproduit la liste officielle des noms cités dans le «Tableau» chronologique retrouvé dans les archives de l'Ordre.Trois «chevaliers» présumés (ou simplement «officiers» ?), issus de familles inconnues, ne figurent cependant dans ce Tableau que pour mémoire et sans numérotation :-Jean Guelleux          } tous deux signataires des statuts rénovés-Nicolas Deschamps } de 1597 mais non repris par ailleurs.-Pierre Rogier, chanoine de Saint-Maxe de Bar, aumônier de l'Ordre (le sixième depuis 1597), reçu en 1710 au décès de Gabriel de Leschicault, non repris dans le «Tableau» officiel, est uniquement recensé dans la liste des «chevaliers-officiers» de l'Ordre. 

Chapitre III : 1816-1824 

Autant les deux précédents chapitres étaient homogènes, autant ce troisième «dictionnaire» -et le quatrième qui lui succèdera- est le fruit de données aussi disparates qu'hétérogènes. Ce catalogue des membres de l'Ordre durant la Restauration de la Monarchie, repose en effet sur quatre sources essentielles :-Le fonds de La Morre, déposé à la Bibliothèque municipale de Bar-le-Duc, donne un «Tableau » des premières années de l'Ordre restauré (1816-mai 1819) ;-Une «Notice sur l'Ordre chapitral de Saint-Hubert de Lorraine et du Barrois» (1844), publiée sans nom d'auteur, réunit les «membres de l'Ordre qui existaient en France lorsque le Roi Louis XVIII l'a reconnu». A quelques exceptions près, cette «Notice» correspond au «Tableau de l'aumônier» (dont la liste est reproduite au chapitre IV), pourtant nettement postérieur ;-certains noms donnés comme reçus avant 1824 dans le «Tableau de Bonneval» (1849) (liste des derniers chevaliers de l'Ordre interdit retrouvée au presbytère de Saint-Hubert, Belgique, et publiée au chapitre IV) ont été, à ce titre, réintégrés dans le présent dictionnaire ;-Des références d'origines diverses viennent compléter cet amalgame en quête d'unité : papiers de Marne (archives départementales de Bar-le-Duc), archives nationales, archives du musée de la Légion d'honneur.A n'en pas douter, ces sources sont incomplètes, douteuses et révélatrices d'un grand désordre dans les archives de la Compagnie au XIXe siècle. Mais faute d'un «Tableau» complet et exhaustif des chevaliers de l'Ordre sous la Restauration, ces listes ont été agglomérées pour n'en faire qu'une.Par ailleurs, ce dictionnaire donne les noms de quatre chevaliers, reçus de 1805 à 1807, durant l'émigration de l'Ordre à Francfort, reflet partiel du Tableau des chevaliers sous la Révolution et l'Empire. Pour le compléter, il faudrait rajouter au moins les noms de deux représentants prestigieux, morts avant la définitive restauration de la Compagnie :-Alexis de Crolbois, baron de Seewald (1741-1811) :Reçu en 1783 (voir chapitre II, n° 72), administrateur général plénipotentiaire -équivalent de Grand-maître- de l'Ordre en émigration (1790-1811).-Daniel-Antoine-Bernard de Marne († 1815) :Reçu en 1750 (voir chapitre II, n° 190), trésorier et secrétaire de l'Ordre (1782-1789). Avec les comtes de La Morre et Garden de Saint Ange, il contribue à la restauration de l'Ordre et à la conservation de ses archives et meurt quelques mois avant la reconnaissance de l'Ordre par Louis XVIII (mars 1816).Pour être complet, un autre nom ne fera jamais partie de l'Ordre rénové après 1816 : Charles-Sébastien de Longeaux (1732-1817), reçu en 1749 (voir chapitre II, n° 168), supprimé du Tableau du 3 novembre 1788, ne sera pas réintégré dans l'ordre, bien que son décès n'intervienne que le 11 mars 1817. Ce cas unique milite en faveur de la thèse de la radiation dès l'Ancien Régime.Les 128 noms (115 nouveaux chevaliers appartenant à 113 familles, dont 98 familles nouvelles) qui suivent sont donc membres (réels pour la plupart, présumés pour quelques autres) de l'Ordre de Saint-Hubert jusqu’à sa «disparition» toute théorique en 1824 : aux 13 chevaliers cités dans le dictionnaire du chapitre II sont les numéros 8, 10, Il, 20, 38, 58, 59, 72, 79, 82, 83, 101 et 123, s'ajoutent 11 nouveaux chevaliers, souvent novices sous l'Ancien Régime, qui appartiennent à des familles déjà connues : numéros 15, 26, 60, 61, 62, 63, 75, 78, 84, 85 et 96.D'une présentation à l'identique des chapitres précédents, ce dictionnaire donne une notice générale par famille et par chevalier (principe d'anoblissement, description des armes, harmonisée ici encore par Thierry Paquin). Toutefois, le réseau d'alliances n'est pas développé tant il est vrai que l'endogamie de ce nouveau «Tableau» se limite la plupart du temps à des cas flagrants -et pas toujours isolés- de népotisme. La variété des origines géographiques de chevaliers témoigne en effet d'un déficit de parentèle. Nombre de ces familles étant illustres, les recherches ont été volontairement réduites à l'essentiel. Les incertitudes inhérentes à un groupe social méconnu militent pour le maintien de ces deux derniers chapitres à l'état d'ébauche. De nombreux ouvrages généalogiques sur le XIXe siècle (Courcelles, Saint-Allais, Révérend...), plus ou moins fiables, ont été consultés. Cependant, l'absence de références aux sources et à la bibliographie -hormis certaines familles moins connues qui le justifiaient-, confirme le caractère fragmentaire et ouvert d'un dictionnaire dont un nombre non négligeable de membres n'ont pu être identifiés.L'orthographe approximative de certains noms de famille dans le manuscrit original l'explique autant que l'ignorance de telle ou telle biographie ou généalogie. Lorsqu'un chevalier a pu être cerné avec précision, son nom est automatiquement rectifié. Faute de certitude, le nom est maintenu dans son orthographe initiale et l'auteur se limite à des hypothèses de filiation. 

Chapitre IV : 1824-1852 

Ce dernier «Dictionnaire» réunit deux listes retrouvées dans les archives du curé et doyen de Saint-Hubert en Belgique ; deux volumes reliés, actuellement conservés au presbytère dudit lieu :-«Tableau de l'aumônier» ou «Grand livre des réceptions, deuxième série». Non daté, il est vraisemblablement postérieur à 1847 ;-«Tableau de Bonneval» ou «Matricules de l'Ordre noble de Saint-Hubert de Lorraine et du Barrois», série étrangère, quatrième de l'Ordre». Il est daté du mois de juillet 1849 et signé.Le fait de retrouver de telles archives dans les papiers des aumôniers de Saint-Hubert -ce qui n'est absolument pas prévu par les statuts de 1817-, témoigne du caractère postérieur à l'interdiction de 1824 de l'ensemble de ces listes. Mais les conditions politiques de 1849 ne sont pas les mêmes que celles de 1824 : à la suite de l'abolition de la Monarchie, sous une seconde République présidée par un Bonaparte, la fine fleur de la noblesse française se plaît à se retrouver en terre étrangère pour y vivre une nouvelle émigration et partager ensemble, quelques heures ou quelques jours durant, leurs convictions religieuses et leur passion pour la chasse.Pour ce qui est de la présentation, ce dernier dictionnaire respecte les mêmes principes développés au chapitre précédent. En contradiction avec les statuts, l'hétérogénéité des fonctions ne permet pas toutefois d'en assurer la nécessaire cohérence : le «Tableau de Bonneval» mêle en effet chevaliers, «chevaliers-officiers», «chevaliers honoraires», chevaliers étrangers, officiers... Dans cette confusion indescriptible, ultime témoignage de la dégénérescence d'un Ordre en proie à une désorganisation croissante -un Ordre en désordre-, l'auteur n'a pas cru bon de séparer le bon grain de l'ivraie, les chevaliers authentiques des non chevaliers.           

 Aussi, le lecteur gardera-t-il toujours à l'esprit que ce chapitre ne rassemble qu'une liste de 158 «membres» de l'Ordre chapitral de Saint-Hubert de Lorraine, du Barrois et des Ardennes :-dont 80 anciens (2 chevaliers déjà cités au chapitre II, numéros 40 et 78, et au chapitre III, numéros 1, 2, 4, 5, 12, 17, 18, 23, 24, 25, 26, 28, 29, 35, 37, 38, 42, 45, 46, 49, 51, 54, 56, 59, 64, 65, 66, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 90, 92, 93, 96, 98, 100, 104, 105, 106, 107, 108, 110, 111, 112, 116, 117, 118, 119, 120, 126, 127, 128, 129, 130, 132, 134, 135, 136, 141, 145, 146, 148, 153, 154, 155, 156, 157) ;-et 78 nouveaux (appartenant à 136 familles différentes, dont 62 nouvelles).